Part 26 (1/2)
(Signe) Sazonow.
No. 6.
Telegramme de Son Altesse Royale le Prince Regent de Serbie a Sa Majeste l'Empereur.
Belgrade, le 11/24 Juillet 1914.
Le Gouvernement Austro-Hongrois a remis hier soir au Gouvernement serbe une note concernant l'attentat de Sarajevo. Consciente de ses devoirs internationaux, la Serbie des les premiers jours de l'horrible crime a declare qu'elle le cond.a.m.nait et qu'elle etait prete a ouvrir une enquete sur son territoire si la complicite de certains de ses sujets etait prouvee au cours du proces instruit par les autorites Austro-hongroises. Cependant les demandes contenues dans la note Austro-hongroise sont inutilement humiliantes pour la Serbie et incompatibles avec sa dignite comme Etat independant. Ainsi on nous demande sur un ton peremptoire une declaration du gouvernement dans l'officiel et un ordre du souverain a l'armee, ou nous reprimerions l'esprit hostile contre l'Autriche en nous faisant a nous memes des reproches d'une faiblesse criminelle envers nos menees perfides.--On nous impose ensuite l'admission des fonctionnaires austro-hongrois en Serbie pour participer avec les notres a l'instruction et pour surveiller l'execution des autres conditions indiquees dans la note.
Nous avons recu un delai de 48 heures pour accepter le tout, faute de quoi la Legation d'Autriche-Hongrie quittera Belgrade. Nous sommes prets a accepter les conditions austro-hongroises qui sont compatibles avec la situation d'un Etat independant, ainsi que celles dont l'acception nous sera conseillee par Votre Majeste; toutes les personnes dont la partic.i.p.ation a l'attentat sera demontree seront severement punis par nous. Certaines parmi ces demandes ne pourraient etre executees sans des changements de notre legislation, ce qui exige du temps. On nous a donne un delai trop court. Nous pouvons etre attaques apres l'expiration du delai par l'armee austro-hongroise qui se concentre sur notre frontiere.
Il nous est impossible de nous defendre et nous supplions Votre Majeste de nous donner Son aide le plus tot possible. La bienveillance precieuse de Votre Majeste qui s'est manifestee tant de fois a notre egard nous fait esperer fermement que cette fois encore notre appel sera entendu par Son genereux coeur slave.
En ces moments difficiles l'interprete les sentiments du peuple serbe qui supplie Votre Majeste de vouloir bien s'interesser au sort du Royaume de Serbie.
(Signe) Alexandre.
No. 7.
Le Charge d'Affaires en Allemagne au Ministre des Affaires Etrangeres.
_(Telegramme)._
Berlin, le 11/24 Juillet 1914.
Tous les journaux du matin, meme ceux, rares, qui reconnaissent l'impossibilite pour la Serbie d'accepter les conditions posees, accueillent avec une grande sympathie le ton energique adopte par l'Autriche. L'officieux Local-Anzeiger est particulierement agressif; il qualifie de superflus les recours eventuels de la Serbie a St.
Petersbourg, a Paris, a Athenes et a Bucarest, et termine en disant que le peuple allemand respirera librement quand il aura appris que la situation dans la peninsule Balcanique va enfin s'eclaircir.
(Signe) Bronewsky.
No. 8.
Le Charge d'Affaires en France an Ministre des Affaires Etrangeres.
_(Telegramme)._ Paris, le 11/24 Juillet 1914.
La copie de la note officiellement remise a Belgrade a ete communiquee par l'Amba.s.sadeur d'Autriche an Gouvernement Francais. Plus tard l'Amba.s.sadeur d'Allemagne a visite le Ministre et lui a lu une communication reproduisant les arguments autrichiens et indiquant qu'en cas de refus de la part de la Serbie, l'Autriche serait obligee de recourir a une pression et, en cas de besoin, a des mesures militaires; la communication se terminait par la remarque qu'a l'avis de l'Allemagne cette question devrait etre resolue directement entre l'Autriche et la Serbie et qu'il etait de l'interet des Puissances de circonscrire l'affaire en l'abandonnant aux Parties interessees. Le Gerant du Departement Politique, qui a.s.sistait a l'entretien, demanda a l'Amba.s.sadeur s'il fallait considerer l'action autrichienne comme un ultimatum--en d'autres termes, si, dans le cas ou la Serbie ne se soumettrait pas entierement aux demandes autrichiennes, les hostilites etaient inevitables? L'amba.s.sadeur evita une reponse directe en alleguant l'absence d'instructions.
(Signe) Sevastopoulo.
No. 9.
Le Charge d'Affaires en Serbie au Ministre des Affaires Etrangeres.
_(Telegramme)._ Belgrade, le 11/24 Juillet 1914.