Part 14 (1/2)

”Y'etant arrive, il presenta ses offrandes et p.r.o.nonca la benediction; le bouton s'ouvrit alors des quatre cotes, et au milieu apparut l'apotre de l'empire de neige, ne comme 'Khoubilkhan.' Il y etait a.s.sis, les jambes croisees, avait mi visage et quatre mains; les deux mains anterieures etaient jointes devant le coeur, la troisieme de droite tenait un rosaire de cristal, et la quatrieme a gauche une fleur de Lotus blanche, qui penchait vers l'oreille.

”Sur sa figure, dont l'eclat se repandait vers les dix regions du monde, se montrait un sourire qui penetra dans tous les coeurs.

”Le roi et sa suite porterent le 'Khoubilkhan' au palais, en poussant des cris de joie et entonnant des hymnes. Le roi se rendit devant le Bouddha eternel et lui demanda la permission d'adopter pour fils, le 'Khoubilkhan' ne dans la mer de lotus. Mais sa demande ne fut pas agree et il apprit, la veritable origine de ce 'Khoubilkhan.' Le Bouddha infiniment resplendissant posa alors sa main sur la tete de celui-ci et dit 'Fils d'ill.u.s.tre origine! Les etres qui habitent l'apre empire de la neige, qu'aucun Bouddha des temps pa.s.ses n'a pu convertir, qu'aucun du temps futurs ne convertira, et qu'aucun du temps present n'a converti, le seront par la force et la benediction de ton voeu. C'est excellant; c'est excellant! Khoutoukhtou![43]

” 'Aussitot que les habitans de l'apre empire de neige te verront et qu'ils entendront le son des six syllabes (Om mani padme houm) ils seront delivres des trois naissances de mauvaise nature, et trouveront la beat.i.tude par la renaissance comme etres d'une nature superieure. Les esprits malfaisans de l'apre empire de neige, ainsi que tous les etres donnant des maladies ou la mort, aussitot, Khoutoukhtou, qu'ils te verront et qu'ils entendront le son des six syllabes, ils quitteront la fureur et la mechancete qui les anime, et deviendront compatissans.

” 'Les tigres, les pantheres, les loups, les ours et autres animaux feroces, aussitot, O Khoutoukhtou! qu'ils te verront et entendront le son des six syllabes ils adouciront leurs hurlemens, et leur fureur sanguinaire se changera en douceur bienveillante. Khoutoukhtou! ta figure et le son des six syllabes ra.s.saiseront les affames et calmeront la soif des alteres; il tombera comme une pluie d'eau benite, et elle remplira tous leurs desirs. Khoutoukhtou! tu es l'etre gracieux destine a annoncer la volonte du Bouddha a cet empire de neige.

” 'Selon ton example, un grand nombre de Bouddhas s'y montreront, dans les temps futurs, et y repandront la foi.

” 'Les six syllabes sont le sommaire de toute doctrine et l'apre empire de neige, sera rempli de cette doctrine par la force de ces six syllabes --

Om ma ni pad me houm.'

”Apres cette consecration, le Khoutoukhtou s'agenouilla devant le Bouddha, joignit les mains et p.r.o.nonca le voeu suivant: 'Puisse-je etre en etat de pouvoir faire parvenir a la beat.i.tude les six especes d'etres vivans dans les trois royaumes! Puisse-je, avant tout, conduire sur le chemin du bonheur, les etres vivans de l'empire de neige (Thibet).

” 'Loin de moi le desir de retourner dans mon Empire de joie, avant d'avoir acheve l'oeuvre si difficile de la conversion de ces etres. Si une telle pensee, produite par le degout et la mauvaise humeur, s'empare de moi, que ma tete se fende en dix parties, et mon corps, comme cette fleur de lotus, en mille.'

”Apres ces mots, il se rendit dans le royaume de l'enfer, p.r.o.nonca les six syllabes et detruisit les peines des enfers frois et chauds. De la il s'eleva au royaume des animaux, p.r.o.nonca les six syllabes et detruisit la peine que leur produit la cha.s.se. Puis il se rendit dans l'empire des hommes, p.r.o.nonca les six syllabes et detruisit la peine de la naissance, de l'age, des maladies et de la mort. Il s'eleva apres a l'empire des genies du ciel, p.r.o.nonca les six syllabes et detruisit l'envie qui les tourmente pour se disputer et se combattre. Enfin, il aborda le grand Royaume de neige (le Tubet).

”Ici, il apercut la mer d' 'Otang' comme un enfer terrible, et il vit que derechef, plusieurs millions d'etres y'etaient, bouillis, brules, et martyrises.

”Le Khoutouktou se rendit au bord de la mer et dit: 'Oh! que tant de milliers d'etres qui se trouvent dans cette mer, ou ils souffrent des tourmens inexprimables par la chaleur, le froid, la faim, et la soif, puissent rejeter loin d'eux leur enveloppe funeste et renaitre dans mon paradis commes etres superieures. Om mani padme houm!'

”A peine le 'Khoutoukhtou' avait-il p.r.o.nonce ces mots que les tourmens des d.a.m.nes cesserent; leur esprit fut tranquillise, et ils se virent transportes sur le chemin du Bouddha. Le Khoutoukhtou ayant ainsi rendu propres a la delivrance les six especes des etres vivans dans les trois royaumes du monde, se trouva fatigue, se reposa et tomba dans un etat de contemplation interieure!

”Apres quelques temps il vit qu'a peine la centieme partie des habitans de l'empire de neige avaient ete conduits sur le chemin de la delivrance. Son ame en fut si douloureus.e.m.e.nt affectee qu'il eut le desir de retourner dans son paradis. A peine l'avait-il concu, qu'ensuite de ce voeu, sa tete se fendit en dix et son corps en mille pieces.

”Le Bouddha infiniment resplendissant lui apparut dans le meme moment, guerit la tete et le corps fendus du Khoutoukhtou, le prit par la main et lui dit: ”Fils d'ill.u.s.tre origine! Vois les suites inevitables de ton voeu; mais parce que tu l'avais fait pour l'ill.u.s.tration de tous les Bouddhas, tu as ete gueri sur-le-champ. Ne sois donc plus triste, car quoique ta tete se soit fendue en dix pieces, chacune aura, par ma benediction, une face particuliere, et au-dessus d'elles sera place mon propre visage rayonnant. Cet onzieme visage de L'INFINIMENT RESPLENDISSANT, place au-dessus de tes dix autres, te rendra l'objet de l'adoration.

” 'Quoique ton corps se soit fendu en mille morceaux, ils deviendront, par ma benediction, mille mains qui representeront les mille Bouddhas d'un age complet du monde (en sanscrit Kalpa),[44] et qui te rendront l'objet le plus digne d'adoration.' ”

Cette legende nous explique, non seulement l'extreme importance que les Bouddhistes du Tubet attachent a la formule ”Om mani padme houm,”

mais elle nous demontre aussi que son veritable sens est celui que j'ai donne plus haut: Oh! le joyau dans le lotus; Amen! Il est evident qu'elle se rapporte a ”Avalokites' vara” ou ”Padma pani” lui-meme, qui naquit dans une fleur de lotus.[45]

Um Mani Panee.

As will be seen by the foregoing extract from M. Klaproth's explanation, the mystic sentence, instead of being as I have represented it, is in reality, ”Om mani padme houm,” or, in a form of spelling more English, if not more intelligible, ”Om muni pudmay hoom,” and the meaning, supposing its derivation from the Sanscrit to be beyond doubt, would, as therein translated, be, ”Oh the jewel in the Lotus, Amen!” Almost every traveller who has mentioned the inscription in question appears to have followed M. Klaproth's p.r.o.nunciation as above; but this, although the one actually given by the value of the Thibetian letters, is certainly not that in use by the people among whom it is chiefly, if not alone, to be found. This I can vouch for, as the words were so incessantly in the mouths of all to whom I applied for information, that I had ample opportunity of hearing and remembering their sound; and having written them on the spot in the Persian character, the p.r.o.nunciation would not be open to the misapprehension or uncertainty to which, after the sounds themselves had been forgotten, the English form of spelling might have rendered them liable.[46]

A form, however, different from both these, is given by one who, with the exception perhaps of M. Hue, had better opportunities than most others for ascertaining the meaning of the words and hearing their actual p.r.o.nunciation: this was Captain Turner, who was nominated by Warren Hastings, in the year 1783, to undertake an emba.s.sy to the Court of Thibet, at La.s.sa.

He, however, makes no mention of the Sanscrit translation above given, and confesses his inability to obtain, even at the head-quarters of Thibetian Buddhism, a satisfactory explanation of the origin or import of the sentence. The following account, taken from Captain Turner's Report on his Mission, may be of interest, as it explains the circ.u.mstances under which an event so unusual as an emba.s.sy to the Court of Thibet was agreed to by the Grand Lama.

In 1772, a frontier warfare having broken out between the ”Booteas,”

dependants of Thibet, and the English Government, in consequence of the aggression of the former, Teshoo Lama, at the time regent of Thibet and guardian of the Delai Lama, his superior in religious rank, united in his own person the political authority and the spiritual hierarchy of the country, subservient only to the Emperor of China. The Lama, interested for the safety of Bootan, sent a deputation to Calcutta, with a letter addressed to the governor, of which the following is a translation: -- ”The affairs of this quarter in every respect flourish. I am, night and day, employed in prayers for the increase of your happiness and prosperity. Having been informed, by travellers from your country, of your exalted fame and reputation, my heart, like the blossoms of spring, abounds with satisfaction, gladness, and joy.